Verchin
Autrefois, vivait à Verchin mon ancêtre Maria ROGIER. Ce village d’Artois est situé à la croisée de deux voies romaines, à égale distance entre Hesdin et Thérouanne, deux villes situées à quarante kilomètres l’une de l’autre et qui ont eu à subir le courroux de l’empereur Charles Quint en 1553. Il est très ancien car on trouve trace de Wercinium en 638 et Verckinium en 920.
Il est également connu par la légende de Sainte Mérence, jeune Anglaise qui, pour garder son vœu de chasteté, quitta ses parents et se réfugia dans la région de Thérouanne vers l’an 828. Elle se mit au service d’un vertueux chevalier, propriétaire du hameau d’Outreleau, à Verchin. Elle se fit remarquer par une éminente piété et surtout par une bienfaisance extraordinaire qui la portait à dérober le pain de son maître pour en nourrir les pauvres. Celui-ci, loin de la blâmer, lui donna une manse et une portion de terre qu’elle cultiva de ses mains. Après avoir édifié le pays par ses vertus et ses bonnes œuvres, elle mourut le 23 janvier de l’an 830.
Maria ROGIER est l’arrière-arrière grand-mère de l’arrière-arrière grand-mère de mon arrière grand-mère Julienne WYART,épouse de Jérémie VANBREMEERSCH, c’est-à-dire qu’elle est mon ancêtre à la onzième génération.

Maria ROGIER a vu le jour à Verchin le 31 mai 1630. Elle est la fille de Liévin ROGIER et de Marguerite MANESSIER, originaire de Saint-Pol sur Ternoise. Elle a été baptisée dans une église en cours de restauration alors que sévissait encore la guerre de 30 ans. Dans l’église Saint Omer nous pouvons lire des dates qui nous donnent une idée des nombreuses démolitions et reconstructions dont elle a fait l’objet. Le clocher venait tout juste d’être terminé car à l’étage supérieur on trouve les dates 1629 et 1630. Il s’agit d’une tour fortifiée qui servait de refuge et de défense aux habitants en cas d’invasion de troupes ennemies. En 1850, la flèche du clocher a été réalisée avec du bois un peu trop vert qui s’est déformé en séchant par l’action du vent d’ouest. Les habitants de Verchin lui ont donné le qualificatif de clocher « tortu », c’est-à-dire tordu. La sacristie avait été reconstruite avec des pierres d’un édifice antérieur puisqu’on peut voir un moellon de grès réutilisé sur lequel figure le chiffre 1550, mais placé à l’envers.

A l’époque, Verchin s’écrivait encore Werchin. Liévin ROGIER était probablement bailli, mais était-il au service d’Antoine DE TRAMECOURT qui avait hérité des terres de Werchin en 1609 par sa mère, Françoise DU WEZ qui les tenait elle-même de sa mère Jacqueline DE MAGNICOURT ? Cette thèse pourrait être accréditée par le fait que le frère de Maria, prénommé Antoine, né le 7 novembre 1631 a eu pour marraine Marie de TRAMECOURT qui était peut-être une fille d’Antoine. Le grand-père de Jacqueline, Jean de MAGNICOURT, a rédigé des chroniques où il relate que son propre père, Hector de MAGNICOURT a été tué lors de la bataille d’Azincourt contre les Anglais, le 24 octobre 1415 alors que son grand-père, Jean DE MAGNICOURT a été tué au siège de Bergues en 1383. C’est aussi le grand-père de Jacqueline qui fit reconstruire le château de Verchin à partir de 1452. Quant au père de Jacqueline, il est à l’initiative des coutumes de Verchin rédigées en 1507.
Antoine DE TRAMECOURT a vraisemblablement participé au financement de la nef de l’église car on trouve ses écussons ainsi que ceux de son épouse aux clés de voûte de la nef. Sur deux culots de la nef figure le chiffre 1608 et la date de 1611 apparaît sur une clé de voûte de la nef.

La cascade du château de Verchin est alimentée par les eaux de la Lys.
Je crois, plus vraisemblablement que Liévin ROGIER était bailli pour le compte de l’abbaye d’Auchy-lès-Moines à Verchin tout comme le sera plus tard son parent Antoine ROGIER qui était sensiblement du même âge que Maria. C’est Antoine ROGIER qui entreprit, en 1670, la construction d’un manoir en briques rouges et pierres blanches avec une tour carrée à toit pyramidal. Il s’agit de l’aile gauche de l’actuel château de Verchin.

Maria ROGIER a été unie à Thomas DE THUBEAUVILLE, un jeune-homme originaire de Renty, le 25 mai 1655, en l’église Saint Omer de Verchin, par le frère Norbert BARRE qui était curé de la paroisse depuis 1633. Il était habituel que les curés de la paroisse soient des moines de l’abbaye Saint Sylvain d’Auchy-lès-Moines comme s’appelait Auchy-lès-Hesdin à cette époque. C’est à cette date qu’elle quitta Verchin pour aller vivre auprès de son mari à Renty
Sources :
Souvenirs de la Flandre wallonne : tome 19
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5529859x/f158.image.r=verchin
Histoire Généalogique de la Maison de Wandonne par Michel Champagne et Philippe May
Archives du Pas de Calais :
Archives du château de Laprée :
https://histoirelencquesaing.wordpress.com/2015/04/16/rogier-genealogie/
Bulletin de la Commission Départementale des Monuments Historiques du Pas de Calais :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6327895w/f81.item.r=werchin.zoom
Wiki Pas de Calais : église Saint Omer de Verchin :
http://www.wikipasdecalais.fr/index.php?title=%C3%89glise_Saint-Omer_de_Verchin
Mémorial historique et archéologique du département du Pas de Calais par M. Harbaville :
Mémoires de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55329920/f32.item.r=‘sainte%20merence’%20%C3%A0%20verchin.zoom